La rosiglitazone appartient à une classe de médicaments antidiabétiques oraux, les glitazones, utilisées dans le traitement du diabète de type 2 pour un meilleur contrôle de la glycémie et pour la prévention des complications liées à la micro-angiopathie diabétique, touchant en particulier la rétine et le rein. La rosiglitazone est indiquée en France en deuxième intention après échec ou intolérance des autres médicaments anti-diabétiques oraux, contrairement aux Etats-Unis où elle peut être prescrite en première ligne.
Trois spécialités disposent d’une autorisation de mise sur le marché européenne: Avandia® (rosiglitazone), Avandamet® (rosiglitazone et metformine) et Avaglim® (rosiglitazone et glimepiride). Les deux premiers médicaments sont commercialisés en France. La pioglitazone appartient à la même classe thérapeutique et est autorisée dans les mêmes indications. Deux spécialités, Actos® (pioglitazone) et Competact® (pioglitazone et metformine), sont commercialisées en France, après avoir été autorisées également selon une procédure européenne.
Plusieurs phases d’évaluation de la rosiglitazone ont été conduites par l’Agence européenne des médicaments (EMA) depuis sa mise sur le marché.
En janvier 2008, un examen de l’ensemble des données disponibles (données de pharmacovigilance et études publiées) sur le risque cardiovasculaire de la rosiglitazone a ainsi démontré que les patients atteints de maladies cardiaques ischémiques* ou de pathologies artérielles périphériques** traités par rosiglitazone étaient plus à risque de présenter des effets indésirables cardiaques ischémiques. En conséquence, l’Agence européenne et l’Afssaps ont recommandé de ne pas prescrire de rosiglitazone à ces patients***.
Il faut rappeler que l’insuffisance cardiaque constitue une contre-indication formelle à la prescription des glitazones.
Début juillet 2010, l’EMA a entrepris à la demande de la Commission Européenne, une nouvelle évaluation incluant les données disponibles les plus récentes sur les médicaments à base de rosiglitazone. Dans l’attente du résultat final de l’évaluation, attendu prochainement, l’EMA et l’Afssaps rappellent les restrictions d'indication pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires ischémiques, et ce tant pour l'initiation que pour la poursuite du traitement.
L’Afssaps souligne que la sécurité d’emploi de la rosiglitazone fait l’objet de travaux de réévaluation au plan mondial, et que la réévaluation porte notamment sur les données comparant les risques de la rosiglitazone et de la pioglitazone, en particulier le risque d’infarctus du myocarde. La FDA a ainsi récemment suspendu l’inclusion de nouveaux patients dans l’essai clinique international TIDE comparant rosiglitazone et pioglitazone, dans l’attente de ses conclusions au terme de la réévaluation du rapport bénéfice/risque de la rosiglitazone. L’Afssaps précise qu’il n’y a pas eu d’inclusion de patients dans l’essai clinique TIDE autorisé pour la France.
* maladie provoquée par une réduction du flux sanguin dans les vaisseaux qui alimentent le coeur
** maladie provoquée par une diminution du flux sanguin au niveau des jambes ou du cou
*** Communiqué du 25 janvier 2008