Le harcèlement et les agressions sexuelles des femmes, sous les projecteurs mondiaux depuis l’affaire Weinstein, sont fréquents. Mais les conséquences sur la santé de tels évènements sont encore mal évaluées en raison de nombreux biais des études effectuées.
Afin de tenter d’éliminer ces biais et donc d’affiner les surrisques éventuels associés au harcèlement et aux agressions sexuelles, une équipe de chercheurs américains a utilisé les données d’une étude sur le risque cardiovasculaire.
Cette étude réalisée auprès de 304 femmes de 40 à 60 ans en bonne santé, non fumeuses, comportait un entretien, un examen clinique et plusieurs questionnaires, dont un incluait des questions sur la survenue éventuelle d’harcèlement sexuel au travail ou d’agressions sexuelles.
Les résultats, publiés dans le JAMA le 3 octobre 2018 1, confirment qu’environ 1 femme sur 5 de l'étude avait déjà subi un harcèlement et/ou une violence sexuelle.
Ils montrent aussi que les femmes ayant déjà été harcelées à leur travail présentaient des surrisques d’hypertension artérielle et de troubles du sommeil, tandis que les femmes mentionnant au moins une agression sexuelle présentaient davantage de dépressions, anxiété et troubles du sommeil que les autres femmes.
Ces résultats, moins biaisés que ceux des études précédentes, appellent à lancer d’autres études, en particulier sur l’efficacité à distance de mesures préventives et thérapeutiques. Ils confirment aussi la pertinence pour la santé des femmes des tentatives de lutte actuelles contre ces phénomènes (prévention, actuellement favorisée par #MeToo, dépistage, prise en charge).