Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) sont souvent prescrits pour prévenir le risque hémorragique chez les patients hospitalisés en soins intensifs ou non, avec ou sans facteur de risque.
Mais leur rapport bénéfices-risquesest-il positif dans ces indications (prévention des saignements avec ou sans facteur de risque) ? Et celui des autres anti-acides ?
Les auteurs ont constaté que s'ils étaient prescrits chez 80 à 90 % des patients en soins intensifs au Canada, ces médicaments anti-acides apparaissent pourtant d’une efficacité au mieux modeste (au vu du risque absolu) dans la prévention des saignements digestifs importants, sauf chez les patients sous anticoagulants ou double thérapie par antiagrégants plaquettaires.
Par contre leur prescription est associée, selon la même analyse, à une augmentation modérée du risque de pneumonie acquise lors de l’hospitalisation (risque relatif de 1,2), et à une augmentation plus importante du risque de diarrhée à clostidium difficile(risque relatif doublé à triplé).
À la lumière de ces résultats, les auteurs de cette revue invitent les praticiens et les autorités de santé à revoir leurs pratiques et leurs recommandations pour éviter ces prescriptions souvent inutiles et parfois dangereuses. Ils proposent logiquement qu’elles soient limitées aux patients qui présentent des facteurs de risque de saignements digestifs avérés.